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La Neurophysiologie de l'Amour dans la guérison du Trauma

Dernière mise à jour : 20 févr.



Sais-tu qu'il existe une biologie et une neurophysiologie de l'Amour? Cet état interne de sécurité à toute épreuve, capable de nous ancrer au milieu de la tempête, est bien décrit par la théorie polyvagale de Stephen Porges sous le terme de "vagal ventral". Il est profondément inscrit dans nos corps et nos systèmes nerveux. C'est une compétence qui peut se travailler; se cultiver, et nous guider pour sortir de l'état traumatique collectif de sidération et d'impuissance devant les grands défis qui se présentent à l'homme ( réchauffement climatique, immigration, guerre, inflation etc) L'approche polyvagale peut nous aider l'homme à retrouver son chemin.    Les Traditions de Sagesse l'ont aussi appelé le Coeur, ou encore l'espace non duel.     J'explore ici ces notions et fais les parallèles entre les différentes approches
Biologie de l'Amour


Sais-tu qu’il existe une neurophysiologie de l’Amour? Qu’il s’agisse de la tendresse, de l’affection mais aussi de l’amour avec un grand A, qu’on pourrait considérer comme des états plus universels de l’amour, peut-être plus spirituels. Sais-tu, donc, que cette biologie et cette neurophysiologie de l’Amour sont de mieux en mieux découvertes, de mieux en mieux comprises par les psychologues et les neurophysiologues? 

Ta santé physique, émotionnelle, mais aussi ta longévité, peut-être même la longévité de la planète en général, dépendent de ta capacité à comprendre, et surtout à appliquer certaines connaissances qui sont devenues cruciales. Aujourd’hui ce sont à la fois les connaissances des traditions millénaires ainsi que celles que nous apportent aujourd’hui les recherches scientifiques récentes à propos de cette biologie de l’Amour.  Il est encore plus pressant d’accéder à ces connaissances en ces temps actuels où le traumatisme s’est généralisé partout. D’une certaine manière, on peut considérer que nous sommes fascinés collectivement par le glauque, l’horreur, la peur, comme si on était pris dans une sorte d’addiction. On voit que beaucoup de personnes sont addicts littéralement à des séries sur Netflix autour du meurtre de la désolation de la guerre, et d’ailleurs, c’est ce qui nous est proposé en grande partie à regarder à la télévision et sur Internet. Pourtant, on ne manque pas de peur dans le réel; elle est partout: il y a le Covid, la guerre, le réchauffement climatique, l’inflation, l’immigration etc. etc. et on nous en ressert encore dans l’imaginaire, en permanence, ce qui nous hypnotise et nous fascine de plus en plus, nous laissant dans le même temps, de plus en plus impuissants aussi. Et le monstre grossit encore et encore sous nos yeux, jusqu’à ce devenir finalement la seule et unique réalité perçue dans laquelle nous sommes collectivement de plus en plus pétrifiés, avec de plus en plus de difficultés à se frayer un chemin, paralysés dans l’impuissance. Cet état de sidération existe sur un plan neurophysiologique: il correspond à l’état traumatique le plus archaïque: l’état dans lequel le flux de la vie est ralenti à son strict minimum, de manière à ce que les instincts puissent préserver au mieux l’énergie vitale. On le reconnaît à cette sorte de figement et d’incapacité à sortir de là pour pouvoir générer créer du positif, de la vie, quelque chose qui circule. 


Le Dr David Hawkins, psychologue américain, a établi une échelle très intéressante des émotions qu’il hiérarchise en relation avec le niveau de conscience auquel elles sont affiliées. Ces états traumatiques dont je parle concernent des états intérieurs et émotionnels comme l’impuissance, la culpabilité, la honte, l'apathie, la peur. On ne sait pas comment s’en sortir. Le champ de conscience est réduit à son minimum sur les besoins vitaux et tout ce qui nous fait humains, la vie spontanée, tout ce qui coule de vivant comme les petits ruisseaux au milieu des prés, ralentit, se gèle et s’éteint. Dans l’approche polyvagale de S. Porges qui décritles étatsdu système nerveux ( voir mon précédent article à ce sujet) c’est ce qu’on appelle le vagal dorsal, qui est au plus bas de cette échelle. Et puis quand on commence à monter les barreaux de on trouve ensuite des états comme la colère, l’orgueil, l’arrogance, l’esprit de revanche, la volonté de vengeance… Ce ne sont pas nécessairement des états bien intéressants en soi, mais on assiste cependant à une évolution: il y a un mouvement, ça commence à bouger de manière très chaotique dans un premier temps, et puis on a ensuite les états de fierté, avec l’esprit de domination, l’hégémonie, où l’arrogance est à son maximum. C’est vraiment la prédation dans son dans toute sa splendeur: on est le meilleur, on cherche à imposer sa voix… On le voit beaucoup sur un plan collectif, au niveau des institutions ou des des entités financières qui ont le pouvoir sur la planète: il y a cette volonté prédatrice et c’est ce dans quoi la plus grande partie de l’humanité est prise au piège.


Echelle des émotions
David Hawkins

A partir de là, si on prend l’échelle de Hawkins comme la carte du périple que la conscience opère dans sa propre évolution, on peut ensuite commencer à rentrer dans des états moins négatifs et plus cohérents. On va trouver d’abord le courage, Le courage permet de sortir de l’impuissance et des états de survie, de même que des émotions chaotiques comme celle que j’ai nommées plus haut - la colère, la rancune, le règlement de compte - le courage essaye de commencer à structurer une action cohérente et constructive. Il demande à sortir de notre zone de confort, et donc de nos automatismes. On commence à mettre de la conscience, à structurer, à organiser nos réponses qui sont donc des réponses plutôt que des réactions. 

Et puis on va se hisser à un niveau de “neutralité”, être moins prisonnier des émotions, moins identifié à elle, plus flexible. On pourrait parler d’équanimité: tout est bien. On ouvre sa capacité d’accueil et d’acceptation. 

Ensuite arrive le niveau de la “volonté” c’est l’attitude qui, pour la première fois depuis le début de l’échelle, va nous demander de décider de manière volontaire consentie, consciente, ce qu’on veut vivre: elle nous rend capable d’accepter sans jugement toutes les expressions de la vie et de les trouver belles. Tous les états sont possibles, on est beaucoup plus inclusif, beaucoup plus désireux d’aider. 

Toutes ces émotions depuis la colère, l’orgueil, et pour lesquelles on est sorti de l’état de figement pour se mettre en mouvement, sont présidées par notre système nerveux sympathique et nous permet de nous mobiliser. Il sera nécessaire de devenir conscient de ce sur quoi on se mobilise, et comment on le fait: si l’on se mobilise sans conscience, on va effectivement avoir des émotions chaotiques et désordonnées, comme la volonté de pouvoir, l’esprit revanchard, la tentation de faire la leçon aux autres, la colère etc. Mais si on met de la conscience, on va chercher à se mobiliser de manière cohérente et dirigée, comme le courage, la volonté, cultiver certains états d’esprit, certaines qualités, et d’organiser ses attitudes intérieures pour pouvoir tendre vers un certain état d’être.

En dernier lieu, le périple intérieur au sein de la conscience, et au sein de l’échelle polyvagale, la neurophysiologie va nous demander de quitter ces états gouvernés par le système sympathique et on va rencontrer des sentiments comme l’Amour, c’est-à-dire une façon d’être qui pardonne, encourage, supporte. L’Amour émane du cœur. Le cœur sait se concentrer sur l’essence d’une situation et sans aller de manière analytique dans les détails. Son intelligence globale, l’état de paix qu’il nous procure, nous fait faire l’expérience de la simplicité et des états non duels dans lesquels on peut regarder la complexité d’une situation sans avoir à prendre parti. On est capable de comprendre que tous les points de vue se valent, qu’ils sont tous vrais et en même temps, on va aussi comprendre qu’aucun d’eux n’est vrai de manière absolue. Ces états du cœur nous maintiennent dans un état unitaire, c’est-à-dire au-delà de la dualité: le bien, le mal, le bon, le mauvais, les gentils, les méchants etc. etc. 

Il faut bien reconnaître que le monde dans lequel on est aujourd’hui est un monde à la fois très clivé et très clivant. Si l’on regarde bien, on va toujours nous demander de prendre position, de brandir les bannières, de sortir les étendards au point que souvent, cela devient ridicule de devoir avoir un avis sur tout et à tout propos, mais il y a comme une injonction à devoir le faire. En vérité, on n’est pas censé avoir un avis sur tout, être éclairé sur tout, défendre nos positions à propos de tout. Donc je t’invite vraiment à réfléchir à ce point: sur cette injonction sociale à devoir nous positionner sur tout et à tout bout de champ, et à réfléchir. à dans quoi cette dualité nous maintient en permanence. Elle nous maintient en réalité dans l’état de guerre au sens large, dans une énergie guerrière à l’intérieur de nous: si je dois revendiquer mes positions, affirmer, argumenter,cela signifie que, en face, il y a un camp qui a forcément tort. Si l´on revient à la théorie polyvagale et à cet état vagal ventral, notre Graal, dans cet état unitaire, tous les points de vue se valent, tous les points de vue sont inclus, ce sont les états du cœur. On n’est plus dans le monde des points de vue. On comprend qu’on peut trouver du lien, de la cohérence dans l’espace unitaire du cœur. On peut avoir des des avis divergents, des points de vue divergents, des manières de comprendre les choses qui ne sont pas bien les mêmes, mais on peut se retrouver dans l’espace unitaire du cœur. Au fur et à mesure qu’on lâche prise depuis ces états archaïques du vagal dorsal, tout au bas de l’échelle, ces états traumatiques qui nous ont laissé complètement vissés dans l’impuissance et la sidération; de même que ces états chaotiques mis en mouvement par une énergie désordonnée sans direction, sans conscience, de manière trop automatique. Au fur et à mesure qu’on lâche prise de ces états, on va être amené à ressentir une progression au fil des émotions et des sentiments qui sont placés plus haut sur l’échelle. Donc l’état sympathique est à mi-chemin entre, d’une part, les émotions archaïques dans lesquelles on est en pilote automatique, et sans prise sur ce qui nous arrive, et d’autre part, les états où l’on commence à reprendre le pouvoir sur nos états internes, sur notre vie, et où l’on s’oriente de manière cohérente, consciente, structurée, vers les valeurs du cœur. En quelque sorte donc, à ce stade, les émotions négatives n’ont pas disparu, mais on a simplement développé la capacité à ne plus en avoir peur. On a développé la capacité à les héberger en nous. C’est pour cela que l’on parle du vagal ventral, comme étant la compétence qu’il faut réussir à cultiver parce que c’est le seul endroit à l’intérieur de nous où l’on a suffisamment de force, d’ancrage intérieur, de “musculature du cœur” pour héberger en nous les émotions, les états négatifs. On peut donc continuer à avoir des pensées de colère, des tentations de prendre une revanche, de répondre “du tac au tac”, mais dans ce lieu, on aura la force de se reprendre, de se contenir, de réaliser que les réactions sont vaines et que se laisser mener par nos émotions nous détruit. C’est donc à nous de reprendre le gouvernail pour qu’elles ne le fassent pas. 

Donc peut-être que le traumatisme, qu’il soit particulier ou collectif, est la Porte qui peut nous obliger à choisir: vas-tu continuer à vivre sans recul, pétrifié dans cet état d’impuissance et de sidération, ou bien au contraire, vas-tu te décider à regarder en toi les ressources insoupçonnées d’auto-guérison dont tu disposes? Parce que tout est déjà là, tout est juste là, de toute éternité et à jamais. Si l’on prend une métaphore et qu’on imagine que nous serions les héros d’une quête à accomplir, c’est maintenant que ce héros doit se mettre en route et qu’il doit se mettre en quête de ce qui va pouvoir le sauver. Finalement, il va se rendre compte que ce trésor qu'il recherche n' est nulle part dans le monde, mais il est à l’intérieur de lui. Si l’on regarde les grandes traditions de sagesse, les grandes traditions spirituelles, que ce soit la Chine ancienne qui a beaucoup codé les émotions et qui a étudié le cœur sur un plan énergétique, notamment dans la médecine traditionnelle chinoise, si l’on regarde les sagesses de l’Inde, les Yoga, Sutra de Patanjali, les Védas de l’Inde ancienne, ou encore le soufisme, toutes ces sagesses ont montré que l’humanité avait déjà su repérer et balisé le chemin que la conscience doit emprunter pour revenir à sa source. Ce chemin, c’est principalement: apaiser les tourments de l’incarnation, aller au-delà des grandes problématiques universelles que sont le désir sous toutes ses formes, mais aussi la peur, la colère… 

Aujourd’hui, 5000 ans plus tard, c’est la science qui emprunte à son tour ce même chemin venu du fond des âges qui donne sens à la trajectoire de l’humanité. Donc cette science, cette biologie de l’Amour et cette sagesse ancienne, nous posent la question: Où est l’amour?  où va l’homme ? quel est son destin?  quelle est sa place dans la nature? Quel est le verbe que tu veux qui préside à ta vie? est-ce que c’est:  profiter, consommer, guerroyer? ou bien est-ce que c’est aimer, partager, se relier aux étoiles, se relier à soi-même et les uns aux autres, questionner sa place ici, questionner le sens de l’existence?

Ce que nous disent toutes les traditions, et la science aujourd’hui c’est qu’il y a un mystère insondable qui est à l’œuvre. Elle nous disent que le cœur est un mystère, que le cœur est une porte, et que ce cœur, il peut être le haut-fourneau dans le lequel le héros se transforme. Là aussi, les psychologues savent maintenant que toutes les traditions de sagesse, toute la poésie, la mystique parlent d’une seule chose c’est de cet espace du cœur qui est comme l’espace blanc dans lequel rien ne nous arrive, que l’on est connecté à notre essence profonde en sécurité dans le noyau de la vie, dans l’œil du cyclone. Or, on sait que dans l’œil du cyclone, c’est le calme le plus profond qui règne et que depuis cet espace, on est aussi très incarné, très tranquille en nous-mêmes, très aimant, plein de compassion pour toute la douleur, pour celle du monde et celle qui est en nous; que depuis cet endroit, on est incapable de juger, de prendre des positions intransigeantes et inflexibles. Et cet état on sait maintenant  qu’il est inscrit en nous jusque dans notre physiologie, ça n’est pas un truc spirituel pour spiritualistes uniquement. 

La théorie polyvagale a dressé cette carte et nous permet de rejoindre de la manière la plus naturelle, la plus facile qui soit tout ce que disent les grandes traditions depuis la nuit des temps, et cultiver cet état comme une compétence que l’on acquiert, presque comme si on apprenait l’anglais. C’est ce qui va progressivement tisser la sécurité, l’amour, la confiance dans notre cœur cet état vagal ventral donc, c’est le Graal de la tranquillité intérieure de la pleine confiance. Cet état dans lequel l’ancre puissante du cœur est posée, et, depuis lequel toutes nos colères, toutes nos incertitudes, toutes nos angoisses, nos désirs anarchiques, cessent de proliférer à l’infini dans toutes les directions et reviennent en leur centre. En cet espace ancré, ils s’absorbent et meurent.


Juste glanés au hasard parmi les recherches scientifiques menées sur le cœur: (ce sont des faits prouvé et estampillés comme vrais): 

  • le champ électromagnétique du cœur et 5000 fois supérieur à celui du cerveau. 

  • Le cœur voit à la tête, 80 % des informations, alors qu’il n’en reçoit que 20 % d’elle 

  • le cœur sait la réalité avant qu’elle ne soit manifestée, il est le lieu des intuitions de la connaissance du futur. 


C’est dans ce creuset, que se forgent les valeurs du courage, de la compassion, de la clarté de vision, les valeurs de la noblesse et de l’élégance véritable… et notre vieux monde, qui est usé jusqu’à la corde, a tellement soif aujourd’hui de ces valeurs là.  Tu ne crois pas ?

Donc, la quête du héros, c’est la transformation sous haute température de son propre cœur. Quelque chose nous est demandé devant ce traumatisme géant et universel dans lequel nous sommes tous plongés. Il nous faut sortir de la sidération et du chaos intérieur et extérieur en embarquant dans cette dimension du cœur pour pouvoir enfin en sortir AUTRE CHOSE, pour pouvoir enfin créer autre chose, puisque le cœur est d’ailleurs l’espace dans lequel on peut véritablement être créateur.


Pour finir voici une phrase de Carl Gustav qui te permettra peut-être de méditer, et qui dit, “Ce que vous ne rendrez pas conscient, reviendra dans votre vie sous forme de destin”

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